Présentation du garba
Composé de
l’attiéké (semoule de manioc), poisson frit (thon), badigeonné d’huile, avec
des ingrédients (piment frais, oignon, tomate), le « garba » est un mets très
prisé par les Ivoiriens, surtout les jeunes (élèves, étudiants).
Sa
recette se présente comme suit :
- Hacher le
piment et réserver. Si vous n’êtes pas habitué au piment frais, attention au
piment africain: il brûle! Emincer l’oignon et réserver.
- Emietter
grossièrement l’attieké dans un panier vapeur, afin de le réhydrater. Il se
prépare comme le couscous (personnellement, je fais passer l’attieké cinq
minutes à la cocotte minute).
Saler, poivrer,
fariner le thon et le faire frire, cinq minutes sur chaque face, dans de
l’huile bien chaude.
- Dresser une
grande assiette (ou 2 si vous préférez manger à l’européenne): répartir
l’attieké, l’arroser de 3-4 cuillères d’huile de friture, émietter le cube
maggi sur toute la surface du plat, et bien mélanger avec la main.
- Répartir
par-dessus l’oignon. Poser le poisson frit dessus. Proposer le piment à part.
C’est encore meilleur avec les doigts!
Le
constat
Les habitués des
garbadrômes le savent. La propreté des vendeurs de garba et le cadre dans
lequel ils exercent leur commerce laisse à désirer. Curieusement, plus les
garbadrômes sont sales plus, les clients s’y bousculent. Sont-ils au moins
conscients des dangers qu’ils courent à fréquenter ces endroits malpropres, les
amoureux du garba ?
Pour ceux qui ne
le savent pas encore, le garba est une denrée alimentaire très prisée des
populations vivant en Côte d’ivoire. Cet aliment conçu à base du manioc tient
son nom du premier commerçant nigérien (Haoussa) à se lancer dans sa
commercialisation. Dans le fond, garba et attiéké renvoient à la même chose.
Toutefois, c’est au niveau de la qualité que l’attiéké se démarque du garba.
Bien que tous les deux soient très prisés, l’attiéké est reconnu pour sa
finesse. Plus raffiné que le garba, l’attiéké est surtout digeste est agréable
à consommer accompagné de poisson frit, sauce épicée, poulet etc.
Malheureusement,
dans les garbadrômes, tenus la plus part du temps par les allogènes haoussas,
vous ne trouverez pas cet attiéké pur, fabriqué avec soins par les femmes
lagunaires (Ebrié, Avikam, Adjoukrou, Alladjan). Le garba qu’on n’y sert bien
que très souvent de mauvaise qualité et surtout conditionné dans des conditions
loin de toute hygiénique alimentaire, attire un nombre incroyable de personnes,
jeunes, vieux, hommes et femmes de toutes les couches sociales.
Le constat dans
ces lieux est le même de Cocody à Yopougon en passant par Adjamé. Cadre très
insalubre situé en bordure de caniveaux, quelquefois près des tas d’ordures ou
tout simplement en bordure de route, exposé à la poussière ou à des odeurs à
couper au couteau. Ces garbadrômes sont des endroits que se disputent mouches,
cafards et souris du matin au soir. Malheureusement, ce décor n’empêche en rien
les ivoiriens de fréquenter ces lieux de restauration très propices à la
maladie.
Au-delà des
risques de propagation des microbes, bactéries ou autres virus liés à la
présence des bestioles citées, les ustensiles de cuisine, les torchons,
serviettes de table et même l’huile qui sert à frire les poissons sont d’une
saleté extrême. Quant à la tenue des vendeurs eux-mêmes, elle n’a rien à envier
parfois à celle des éboueurs ivoiriens. Le corps dégoulinant de sueur, c’est
parfois après avoir tenu entre les mains, pièces d’argent et billets de banque
que les vendeurs plongent les doigts dans le panier pour servir la clientèle.
Les raisons pour lesquelles le garba est beaucoup
aime :
Qu’est-ce qui
explique donc un tel engouement pour ce plat vendu dans ces lieux semblables
quelquefois à des porcheries ? Mieux, pourquoi les ivoiriens aiment tant le
garba ?
La réponse,
beaucoup d’ivoiriens la connaissent. Bien que les inconditionnels de ce mets
vous diront qu’ils fréquentent les garbadrômes à cause du bonheur que leur
procure un bon plat de garba au poisson thon, quelques uns, bien informés de ce
qui se passe dans le secret des garbadrômes, loin des regards du consommateur
lambda, vous diront que des pratiques mystiques y sont pour quelques choses. En
clair, l’affluence dans les lieux de vente de garba n’est pas liée à la qualité
du service qu’on n’y trouve ni au prix, relativement bas, des plats mais plutôt
aux pratiques mystiques dont se servent les commerçants pour attirer et
conserver la clientèle. En attendant de revenir sur quelques unes de ces
pratiques, vivement que le ministère de la salubrité urbaine se penche sur la
question de la propreté dans les lieux de restaurations tels que les
garbadrômes.
Par ailleurs, plus qu’un simple mets, le «
garba » fait désormais partie des habitudes alimentaires des Ivoiriens ».
Mieux, « il est un mets culturel d’intégration sous-régionale, la vitrine
culturelle et gastronomique de la Côte d’Ivoire. Il est vendu généralement par
les Nigériens, mais consommés par plusieurs communautés sous-régionales».
Pourquoi, le « garba » doit bénéficier désormais des conditions hygiéniques
favorables. « On doit prendre soin du « garba », il ne doit être vendu dans des
conditions hygiéniques déplorables comme par le passé ».
Cependant, n’est ce pas à cause de ces
conditions même si elles sont jugées désagréables que le garba est tant prise
par les ivoiriens ?
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