mardi 6 novembre 2012

Le marketing : moral ou immoral ???



LE MARKETING : MORAL OU IMMORAL ???



L’action d’influencer ses publics dans un sens qui vous est favorable n’est ni cynique, ni vertueux en soi. Le marketing est fondamentalement un moyen d’action au service des organisations et ce n’est pas l’outil qui définit la moralité de l’action et de ses finalités.

Cependant cette approche, loin d’exempter, ne fais que souligner la responsabilité des hommes et des femmes qui utilisent le marketing. L’efficacité n’est pas un gage de moralité. A chacun de s’interroger sur le sens et la finalité de son action et sur la responsabilité qu’elle entraîne.

Exemples
  •     Quand on promet des bières fortement alcoolisées pour répondre a la demande d’un public jeune, on satisfait les besoins de ses clients et on satisfait aux exigences de chiffre d’affaires de son entreprise, mais dans le même temps on favorise l’alcoolisme qui est un problème majeur de sante publique et de sécurité routière.


  •     On peut défendre une noble cause et utiliser des moyens manipulatoires (par exemple jouer sur l’émotion au mépris des faits) : c’est un risque qu’est susceptible de courir le marketing des associations caritatives.


L’arbitrage entre l’efficacité à court terme et l’intégrité et la crédibilité à long terme de l’organisation est affaire de responsabilité individuelle : celle des gens de marketing et des responsables de l’entreprise. Le seul respect de la loi ne suffit pas à répondre à ces questions.

dimanche 9 septembre 2012

Pourquoi le garba est tant prisé par les Ivoiriens ?






Présentation du garba
Composé de l’attiéké (semoule de manioc), poisson frit (thon), badigeonné d’huile, avec des ingrédients (piment frais, oignon, tomate), le « garba » est un mets très prisé par les Ivoiriens, surtout les jeunes (élèves, étudiants).

Sa recette se présente comme suit :
- Hacher le piment et réserver. Si vous n’êtes pas habitué au piment frais, attention au piment africain: il brûle! Emincer l’oignon et réserver.
- Emietter grossièrement l’attieké dans un panier vapeur, afin de le réhydrater. Il se prépare comme le couscous (personnellement, je fais passer l’attieké cinq minutes à la cocotte minute).
Saler, poivrer, fariner le thon et le faire frire, cinq minutes sur chaque face, dans de l’huile bien chaude.
- Dresser une grande assiette (ou 2 si vous préférez manger à l’européenne): répartir l’attieké, l’arroser de 3-4 cuillères d’huile de friture, émietter le cube maggi sur toute la surface du plat, et bien mélanger avec la main.
- Répartir par-dessus l’oignon. Poser le poisson frit dessus. Proposer le piment à part. C’est encore meilleur avec les doigts!

Le constat
Les habitués des garbadrômes le savent. La propreté des vendeurs de garba et le cadre dans lequel ils exercent leur commerce laisse à désirer. Curieusement, plus les garbadrômes sont sales plus, les clients s’y bousculent. Sont-ils au moins conscients des dangers qu’ils courent à fréquenter ces endroits malpropres, les amoureux du garba ?
Pour ceux qui ne le savent pas encore, le garba est une denrée alimentaire très prisée des populations vivant en Côte d’ivoire. Cet aliment conçu à base du manioc tient son nom du premier commerçant nigérien (Haoussa) à se lancer dans sa commercialisation. Dans le fond, garba et attiéké renvoient à la même chose. Toutefois, c’est au niveau de la qualité que l’attiéké se démarque du garba. Bien que tous les deux soient très prisés, l’attiéké est reconnu pour sa finesse. Plus raffiné que le garba, l’attiéké est surtout digeste est agréable à consommer accompagné de poisson frit, sauce épicée, poulet etc.
Malheureusement, dans les garbadrômes, tenus la plus part du temps par les allogènes haoussas, vous ne trouverez pas cet attiéké pur, fabriqué avec soins par les femmes lagunaires (Ebrié, Avikam, Adjoukrou, Alladjan). Le garba qu’on n’y sert bien que très souvent de mauvaise qualité et surtout conditionné dans des conditions loin de toute hygiénique alimentaire, attire un nombre incroyable de personnes, jeunes, vieux, hommes et femmes de toutes les couches sociales.

Le constat dans ces lieux est le même de Cocody à Yopougon en passant par Adjamé. Cadre très insalubre situé en bordure de caniveaux, quelquefois près des tas d’ordures ou tout simplement en bordure de route, exposé à la poussière ou à des odeurs à couper au couteau. Ces garbadrômes sont des endroits que se disputent mouches, cafards et souris du matin au soir. Malheureusement, ce décor n’empêche en rien les ivoiriens de fréquenter ces lieux de restauration très propices à la maladie.

Au-delà des risques de propagation des microbes, bactéries ou autres virus liés à la présence des bestioles citées, les ustensiles de cuisine, les torchons, serviettes de table et même l’huile qui sert à frire les poissons sont d’une saleté extrême. Quant à la tenue des vendeurs eux-mêmes, elle n’a rien à envier parfois à celle des éboueurs ivoiriens. Le corps dégoulinant de sueur, c’est parfois après avoir tenu entre les mains, pièces d’argent et billets de banque que les vendeurs plongent les doigts dans le panier pour servir la clientèle.

Les raisons pour lesquelles le garba est beaucoup aime :
Qu’est-ce qui explique donc un tel engouement pour ce plat vendu dans ces lieux semblables quelquefois à des porcheries ? Mieux, pourquoi les ivoiriens aiment tant le garba ?

La réponse, beaucoup d’ivoiriens la connaissent. Bien que les inconditionnels de ce mets vous diront qu’ils fréquentent les garbadrômes à cause du bonheur que leur procure un bon plat de garba au poisson thon, quelques uns, bien informés de ce qui se passe dans le secret des garbadrômes, loin des regards du consommateur lambda, vous diront que des pratiques mystiques y sont pour quelques choses. En clair, l’affluence dans les lieux de vente de garba n’est pas liée à la qualité du service qu’on n’y trouve ni au prix, relativement bas, des plats mais plutôt aux pratiques mystiques dont se servent les commerçants pour attirer et conserver la clientèle. En attendant de revenir sur quelques unes de ces pratiques, vivement que le ministère de la salubrité urbaine se penche sur la question de la propreté dans les lieux de restaurations tels que les garbadrômes.

 Par ailleurs, plus qu’un simple mets, le « garba » fait désormais partie des habitudes alimentaires des Ivoiriens ». Mieux, « il est un mets culturel d’intégration sous-régionale, la vitrine culturelle et gastronomique de la Côte d’Ivoire. Il est vendu généralement par les Nigériens, mais consommés par plusieurs communautés sous-régionales». Pourquoi, le « garba » doit bénéficier désormais des conditions hygiéniques favorables. « On doit prendre soin du « garba », il ne doit être vendu dans des conditions hygiéniques déplorables comme par le passé ».

 Cependant, n’est ce pas à cause de ces conditions même si elles sont jugées désagréables que le garba est tant prise par les ivoiriens ?